Lorsque l'on parle de gravure sur cuivre, c'est la plaque de cuivre qui sert de support pour la réalisation de l'oeuvre. Elle est gravée, encrée, passée sous presse pour l'impression sur une feuille de papier à gros grain. L'impression, pour raison technique, se fait en tirage limité : effectivement les entailles de la plaque ne peuvent pas résister de manière infinie à la pression sous presse, car elles s'écrasent. C'est donc cette impression sur papier en tirage limité qui est présentée. La plaque de cuivre, elle, est ensuite détruite pour ne plus faire de tirage.
NB : Un artiste de renom a dérogé à la règle, pour notre plus grand bonheur, il s'agit de Rembrandt dont nous n'avons retrouvé aucuns originaux, mais seulement les plaques, dont il a été fait des tirages, et sans lesquelles son oeuvre gravée nous aurait été totalement ignorée.
Pour réaliser une gravure, je pars d'un dessin que j'ai réalisé à l'encre de Chine et à la plume et je le transpose sur le cuivre. Puis j'effectue les différentes manipulations que nécessite la gravure, avec ses différents procédés, pour donner l'image que je souhaite.
Le choix du dessin n'est pas anecdotique. C'est un sujet qui me touche particulièrement, un moment que je vis réellement, qu'il s'agisse du modèle vivant, d'un groupe de musique ou de l'architecture d'Italie. Des moments, des actions, des lieux particuliers, qui m'ont profondément émus et dont je retranscris les émotions sur une plaque de cuivre, que je presse pour qu'elles puissent se graver plus profondément pas seulement sur une feuille de papier, mais également au plus profond de mon être, dans le souvenir.